Magnifique ! Un album sans texte sensible et unique, sur la vie d'un homme et le temps qui passe. Tom
Haugomat distille avec finesse ce que l’on pourrait appeler un bout d'humanité. Et on se laisse emporter
par chaque double page, qui représente une année (ou un instant ?) à travers différents points de vue, au
sens propre : fenêtre, lucarne, écran... Les couleurs choisies et l'absence de texte achèvent de nous
embarquer dans cette bulle temporelle "à la fois simple et grandiose" selon les mots de Maylis de
Kerangal sur la 4ème de couverture. Un pur moment de poésie en images qui vaut le détour.
Un petit bijou de stop motion qui nous transporte de l'autre côté des Alpes, pour suivre le destin de la famille Ughetto – celle du réalisateur – au début du 20ème siècle. Traversant les époques, les guerres, et les frontières afin de trouver du travail et une meilleure condition, la famille Ughetto donne à voir la vie de milliers d'Italiens à cette époque. Touchant, poétique et parfois drôle !
A noter : en Italie le titre a été traduit en "Manodopera" (Main d’œuvre), car le titre initial était trop connoté (il s'agit d'un panneau qui fut affiché à la porte de certains cafés en France dans la première moitié du 20ème siècle).
Vous ne verrez plus les séries de la même façon !
Autrefois décriées ou ignorées car issues de la culture populaire, les séries sont désormais sur le devant de la scène. Engrenages, Fauda, The Wire, Lupin, The Crown, Le Bureau des légendes... chaque chapitre de ce livre est consacré à une série, ce qui permet de butiner au gré de nos coups de cœur déjà « binge-watchés », ou de faire de belles découvertes. Des analyses précises et très intéressantes sur ce que les séries disent de notre époque et de nos sociétés, de leurs complexités et contradictions, dans l'intime et/ou dans l’Histoire.
Béatrice « enfant d’appelé » cherche à en savoir plus sur l’histoire de son père. Une quête sur ses origines qui l’amène à rencontrer des femmes dont le destin a basculé pendant la guerre d’Algérie, une guerre tabou. Résistantes algériennes, pieds-noirs, victimes d’attentats,… au travers de leurs portraits croisés, tous issus de témoignages avérés, les auteurs esquissent la complexité de cette guerre, les non-dits qui persistent encore aujourd’hui, et les blessures qui peinent à se refermer sans libération de la parole. Une bande-dessinée éclairante !
"C'est comme si l'on avait donné les pleins pouvoirs d'un.e auteur.trice chevronné.e à un enfant de 7 ans". Tout est dit dans la préface de Jérémie Moreau qui nous sert de porte d'entrée pour une BD étonnante, à la fois douce et intense. Comme ses deux héroïnes, Romie et Danaé, que nous suivons dans un monde mi-réel et mi-fantasmé. Sans panique est un album fait d'un double mouvement qui nous raconte l'ambivalence de l'adolescence, de la vie, voir de l'humanité. À vous de voir... mais ne ratez surtout pas le voyage que cette pépite du salon d'Angoulême propose !